• L'esquive

     


    Huit heures du mat', j'suis dans ma caisse et j'm'en vais au taf. Suis vénère parce ça bouchonne sur l'A16 et j'vais être en retard. J'suis grave vénère, j'vous dis ! Mais, j'prends la première sortie et voilà que j'croise un convoi exceptionnel. J'vais pas y être à l'heure au boulot s'ils me cherchent tous comme ça ! J'finis par me dépatouiller, j'évite le cul de sac et j'trouve un raccourci. 5 minutes de plus et j'me faisais avoir.


    Je sais, je pète un peu les plombs, un câble, un fusible, une durite, appelez ça comme vous voudrez ! On est à mi-chemin entre le langage djeuns et celui d'un pti loubard sur le retour. On y croit pas, quoi... Je sais.


    Mais je crois que c'est un peu ce que se disait Ségolène en même temps que moi. Elle était sur Europe 1 ce matin, pendant que je conduisais, et elle était un peu dans la même situation que moi : vous remplacez les camions par les questions d'Elkabbach et vous comprendrez ce qu'elle a traversé.


    Comme moi, elle ne s'attendait pas à certaines difficultés. Comme moi, elle a failli se tromper de route parfois, on sentait qu'elle était un peu paumée. Comme moi, elle s'en est sortie in extremis mais elle a dû se rendre compte que c'était pas passé loin... Sauf que moi, ce n'est pas la France que je conduisais...


    Elle ne la conduit pas encore, certes. Mais qu'est ce qu'elle m'a agacé ce matin ! Je vous l'ai déjà dit, l'idée d'avoir une femme chef de l'état me plairait tellement. Quel progrès pour nous tous. J'ai eu envie de l'aimer, quitte à lui pardonner certaines erreurs... Mais Ségolène, c'est une erreur de casting. Je n'en pouvais plus, j'ai fini par éteindre la radio. Ras le bol de ses esquives.


    Certes Elkabbach n'était pas dans son meilleur jour. Lui que j'aime particulièrement, a souvent été bien plus brillant qu'avec Ségolène. Quelques attaques basses et inutiles lui ont enlevé un peu de crédibilité. Mais, comme il le soulignait, certaines questions ne pouvaient être plus claires et directes. Sur le nucléaire et la pacte de Nicolas Hulot, par exemple. Elle l'a signé ce pacte. Elle doit quand même y avoir pensé avant à ça, non ?! Elle a pourtant évité la question, comme tant d'autres.


    Et sa sortie sur la souveraineté du Québec ? Encore une boulette ? Toujours est-il qu'elle nous a encore fâchés avec une autre partie du monde... Elle qui demande un temps de réflexion sur les questions qui nous préoccupent, pourquoi ne s'abstient-elle pas quand elle parle du reste du monde ? Sur terre, les autres sont quand même 100 fois plus nombreux que nous, faut faire gaffe !


    Alors, je pense à tous ces gens de gauche qui vont affronter un sacré dilemme : comment voter pour le parti qui correspond le plus à vos idées si vous vous rendez bien compte que la candidate n'est pas du tout à la hauteur ? Bon courage. Il vous reste trois mois pour y réfléchir.



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