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    Oui, ça va, je sais, on n'est encore à deux mois du premier tour, je ne suis pas complètement idiot. Mais vous êtes marrants, vous. Vous ne vous rendez pas bien compte ! Heureusement que je suis là pour vous expliquer la vie politique trépidante de notre pays.

    Et qui vient de me reprocher de recycler mes dessins ? Oh ben ça va... Je l'aime bien moi le cri de Ségolène ! Et puis bon, y a pas de petites économies !

    Mais revenons-en à des choses plus sérieuses... Hier soir, Ségolène Royal passait à son tour dans l'émission politique de TF1 « on vous pose des tas de questions pas toujours géniales mais on est vachement content de passer à la télé » ou quelque chose comme ça. Comment ? Excusez-moi, un de mes collaborateurs m'interrompt... Ah oui, pardon... « J'ai une question à vous poser. » J'y étais presque.

    Je suis un peu dur, je sais. Y a quand même eu quelques questions pas mal hier comme le soir de la première avec Nicolas Sarkozy, et parmi elles, des remarques apparemment très personnelles soulevaient des problèmes qui touchent des tas de gens et qu'on oublie souvent.

    Mais j'avoue que j'ai pas eu le courage d'aller au bout hier. Ca m'a fatigué. Deux ou trois journalistes d'un soir pensaient qu'un peu d'agressivité les rendrait meilleurs. Quant aux réponses, elles n'étaient pas toujours plus intéressantes que les questions, il faut le reconnaître.

    Je n'ai pas plus été convaincu par Ségolène Royal que par Nicolas Sarkozy. Mais Nicolas a su dissimuler ce vide de manière plus habile que Ségolène. Tout est affaire de communication, pas d'idées ou de solutions, croyez-moi. Hélas.

    Malgré tout, Ségolène a remporté une victoire hier, car une question obsédait toute la France : allait-elle limiter les dégâts dans ce qui compte le plus à la télé aujourd'hui, à savoir l'audimat ? La qualité d'un feuilleton, d'une chanteuse ou d'un invité politique ne se mesure que comme cela : le nombre de personnes devant l'écran et le prix du spot de pub.

    Alors que Villepinte aurait dû lui permettre de relancer sa campagne mais avait été un semi échec, c'est cette émission qui aura permis au PS de trouver le second souffle qui lui manquait. Mais je comprends plus, moi... On n'accusait TF1 de rouler pour Sarkozy et c'est Royal qui arrive en tête de 700 mille voix ? C'est compliqué la politique !


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    Tout homme a le droit d'être défendu, quel que soit le crime qu'il ait pu commettre. Fort heureusement. C'est signe de démocratie et d'une justice équitable.

    D'ailleurs, quel métier difficile que celui d'avocat. Comment réussir à défendre l'indéfendable ? Comment par exemple défendre tous ces criminels qui ont envoyé à une mort abominable des milliers d'hommes, de femmes et même d'enfants ? J'imagine que votre conscience doit vous hanter jour et nuit pendant toute la durée du procès et même après, si bien que vous devez avoir envie de tourner la page au plus vite.

    Mais ce n'est pas le cas de maître Vuillemin, l'avocat de Maurice Papon. Celui-ci s'est engagé à ce que Papon soit enterré avec sa Croix de Commandeur de la Légion d'Honneur, distinction qu'il avait même portée illégalement après en avoir été déchu suite à sa condamnation pour complicité de crime contre l'Humanité.

    Maître Vuillemin a donc décidé d'insulter une fois de plus la mémoire de ces déportés et de leur famille.

    Mais peu importe. Qu'ils l'enterrent avec sa décoration. De toute façon, comme le rappelait Alain Lévy, avocat de la Fédération nationale des déportés internés résistants et patriotes (FNDIRP), Papon est mort « libre mais sans honneur ».

    D'ailleurs que maître Vuillemin se rassure, ça fait presque dix ans que la République l'avait enterrée la légion d'honneur de Papon.


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    Quand je suis arrivé à la rédaction très tôt ce matin, tout était calme. Oui, comme toujours, dernier parti et premier arrivé au journal... Vous connaissez mon professionnalisme. Je dors même assez souvent dans mon bureau, vous le savez bien. Ah... Quelle vie !

    J'étais loin, très loin de m'imaginer que la journée allait être à ce point agitée. Mais sur les coups de neuf heures, les téléphones se sont mis à sonner, des fax sont sortis de partout, toutes les chaînes ont interrompu leurs programmes et j'ai vu mes associés se mettre à courir, bondir, s'évanouir, applaudir, rire, pleurer, halluciner.

    Sans perdre ce flegme qui me caractérise – comme vous l'imaginez, j'en ai vu d'autres – j'ai décroché mon téléphone et là, la nouvelle qui suscitait tant d'émotion est venue me percer le tympan droit : « 55% des Français aimeraient que Bayrou soient au 2e tour ».

    Vous connaissez mon goût pour les sondages. J'adore les sondages ! Je m'en vais donc vous le commenter. Prenez place, je vous en prie.

    C'est marrant ce 55% car au début on se dit que plus de la moitié des Français va voter pour lui. S'ils souhaitent le voir au 2e tour, ça semble logique, non ? Mais s'ils font ça, il sera élu au premier !?

    Et puis on réfléchit un peu et on se rend compte que c'est beaucoup plus idiot que ça. Comment se fait-il qu'on arrive à de telles proportions alors qu'il est crédité de 12 à 14% au maximum au premier tour ?

    Et si les partisans de Ségolène Royal comme ceux de Nicolas Sarkozy étaient parmi ceux qui s'étaient prononcés pour Bayrou ? Non, ça ne veut pas dire qu'ils voteront pour lui, mais au PS, par exemple, on préfèrerait un affrontement PS-UDF que PS-UMP, non ? On souhaite donc voir Bayrou au second tour, plutôt que Sarkozy...

    Et une fois qu'on a compris cela, on peut se dire que c'est un sondage inutile. Un de plus.

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    Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. La vie politique en ce temps-là se réglait à coups de massue. Depuis, l'Homme a évolué. Quoi que... A en croire les centristes français, certains politiques ne sont pas parvenus à l'ère de l'homo sapiens sapiens et en sont encore au stade de l'homo politicus, être primaire dont je vais vous conter la lente évolution.

    Enfin... Je m'appuie sur les travaux du professeur Bayrou dont les recherches viennent d'être révélées au public.

    La zizanie régnait chez l'homo politicus et ce peuple était divisé en deux grandes tribus : les gauchéia et le droitio. Un peu comme à Koh Lanta ? Euh... oui, si vous voulez, un peu comme à Koh Lanta ou même à Intervilles.

    Le grand chef de la tribu des droitio était un petit homme que tout le monde écoutait comme s'il s'agissait du messie. Dans l'autre tribu, c'était un régime matriarcal qui venait d'être adopté. Mais certains ne le supportaient pas et jetaient souvent des pierres lorsque la chef de la tribu ouvrait la bouche.

    Heureusement, une nouvelle espèce d'Hommes apparut : les centréio. Leur chef avait pour ambition de tous les réconcilier et pensait que ces querelles appartenaient à un autre âge. C'était un homme qui parlait lentement, et qui était à l'écoute de ses congénères : ses oreilles en attestaient.

    Hélas, à en croire François Bayrou, des milliers d'années plus tard, nous n'avons pas changé. L'évolution n'a pu faire son oeuvre et les deux tribus ennemies sont toujours aussi virulentes. Aujourd'hui, on les appelle des partis. Mais c'est un peu pareil.

    J'avoue que je ne suis pas convaincu que ce soit aussi simple que ce que le leader de l'UMP nous dit. Serait-il réellement possible de gouverner ce pays au delà du clivage droite-gauche alors que certaines idées fondamentales sont en totale opposition entre ces deux tendances ?

    Et pourtant, il doit avoir raison... Ben oui, quand je vois Hanin ou Macias dire qu'ils sont de gauche – et même communiste pour Roger Hanin – et qu'au deuxième tour ils voteront Sarkozy, sans que cela leur paraisse contradictoire, je me dis que Bayrou a vu juste.

    Pourtant, moi ça m'inquiète quant à leur santé mentale, tout comme je me serais inquiété s'ils avaient fait le chemin inverse, d'ailleurs, le problème n'étant pas qu'ils puissent avoir envie de voter pour Nicolas Sarkozy.

    Tant pis, je vais devoir me faire une raison. J'ai bien peur, moi aussi, d'être resté coincé à l'âge de l'homo politicus.



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    L'article que vous avez entre les mains est un peu spécial : il vous a été envoyé en toute exclusivité, rien qu'à vous. Si, si, je vous assure, vous êtes mon VIP à moi. Personne d'autre ne doit savoir ce que j'ai à vous révéler. D'ailleurs, puisque nous sommes si proches, je me permets de te tutoyer, ça fait plus convivial et comme nous serons bientôt complices...

    Tu le sais, je suis un journaliste de pointe aux analyses d'une rare finesse. Oui, c'est vrai... Je crois même que mon influence est considérable, c'est pourquoi nombre de politiques veulent ma peau. Je suis ici incognito. Mais je poursuis avec courage ! Non, ne t'en fais pas, cette admiration que tu éprouves pour moi est tout à fait naturelle.

    Je fais gaffe quand même car la moindre petite boulette et hop ! Vous êtes mis au placard. Regardez Alain Duhamel... Quelle imprudence ! On l'invite à l'institut d'études politiques et le voilà qui se lâche et déclare sa flamme pour François Bayrou. Un grand coming out devant une caméra et voilà que l'aveu se retrouve sur Internet.

    Il aurait dû savoir que c'était pas le moment. On avait déjà demandé à deux journalistes de se mettre en retrait à l'approche des élections, leur relation avec des ministres du gouvernement actuel jetant le doute sur leur intégrité et neutralité. Alain Duhamel reviendra donc après l'élection. Trois mois de vacances.

    Je ne ferai pas la même boulette que lui. Moi, quand je suis avec un candidat, je lui fais de l'oeil directement, sans témoins. Faut dire que, deux heures plus tard, quand je vois son adversaire, je lui fais le même tralala. Puis, j'enchaîne avec le suivant. Je suis devenu si fort dans le retournement de veste que les coutures sont à deux doigts de lâcher.

    Mais là, je dois te dire que je suis contrarié et que je vais être contraint de renoncer à ma déontologie... Aujourd'hui, la nouvelle, bien avant l'actu nationale et internationale, me concerne moi. Moi, moi, moi, moi et moi ! En un mot : moi ! Oui, bon, je sais, tu as compris. Et pourtant, tu as oublié. Je suis déçu, je dois l'avouer... Aujourd'hui, je souffle une bougie de plus et tu as oublié. C'est même moi qui te fais un cadeau en t'envoyant cet article... Le comble !

    Alors, j'ai réfléchi à mon cadeau. Oui, tant qu'à faire... Si les autres oublient autant prendre les choses en main. Alors voilà : et si tu m'aidais à faire exploser le nombre de connections ? Entre 30 et 90 par jour, c'est pas mal, mais on peut faire mieux non ? Alors, dites, vous me faites de la pub auprès de vos amis, juste pour que je franchisse enfin les 100 connections en une journée ?


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