Tu préfères quoi ? Fromage ou dessert ? La mer ou la montagne ? Ton père ou ta mère ?

On se sent toujours super mal quand on doit répondre à des questions pareilles. C'est vrai quoi... C'est quand même dur de choisir. Parfois, au contraire, on est vachement vexé parce que personne ne nous demande notre avis. On prend des décisions carrément graves sans même nous consulter.

Je précise tout de suite que je me suis remis aux 'super', 'vachement' et autres 'carrément' suite à un referendum local (en fait, y avait que moi qui votais). La décision a été prise de parler cool. Je fais des essais, c'est trop kiffant.

Bon, revenons à Ségolène. Elle veut retrouver le « vote populaire ». Rendons aux Français leur voix ! Ca semble séduisant, à première vue. Mais...

Je crois que j'aurais trop peur de ce que les Français auraient pu dire si on leur avait posé certaines questions en d'autres temps. Simone Veil et Robert Badinter auraient-ils convaincu la majorité des Français ?

Pour l'IVG, je ne sais pas. Mais je doute fort qu'en 1981 le oui à l'abolition de la peine de mort l'aurait emporté...

Alors choisissons bien les questions. Petite Illusion de démocratie participative, ça suffit ! Ne demandons pas si nous sommes pour ou contre l'adhésion de la Turquie dans l'Union Européenne, et encore moins ce que nous devrions faire avec les sans papiers... Je ne suis pas sûr que nous en ressortirions grandis.

Désolé. Je fais une petite panafite aigüe. Juste une petite crise passagère, rassurez-vous.

C'est juste l'effet du premier débat de l'UMP. Je crois que j'ai été exposé trop longtemps. Du coup, j'ai pas osé regarder celui d'aujourd'hui. J'avais trop peur de tomber sur la profondeur de la réflexion de Françoise de Panafieu.

Je suis même étonné que la presse ne lui soit pas tombée dessus. Si ça avait été Ségolène Royal, elle se serait fait massacrer. Mais Françoise peut dire des sottises, elle. Elle ne se présente pas à la présidence de la République. Ca va. Elle, c'est juste une petite élection. La mairie de Paris, c'est pas comme si c'était important.

Allez, juste pour le plaisir. Petite piqûre de rappel. Françoise nous apprenait donc que le loup est un loup pour l'homme, petite variante involontaire de la formule de Thomas Hobbes. Elle confondait aussi OGM et ONG.

Elle avait dû rencontrer quelques dirigeants d'organisations qui avaient l'air d'avoir été génétiquement modifiés, eux aussi.

La politique est un jeu. Je vous parle de la politique virtuelle, celle sur Internet. Oui, je sais, certains de nos candidats sont si peu présents qu'ils sont un peu virtuels eux aussi. Mais là, ce sont des candidats virtuels 24h/24 !

Il existe un jeu sur le net où le monde réel vient d'entrer en collision avec le monde virtuel. On peut y faire exister un personnage, sorte de fantasme d'une nouvelle vie et, ces derniers temps, des personnages rappelant volontairement nos politiques sont venus rejoindre les milliers d'anonymes.

Certains y voient une manière d'intéresser les jeunes à la politique. Mais on peut se demander si ça a réellement pour vocation de rendre ce milieu plus crédible. Ou alors, ça n'insitera pas les gens à s'y intéresser pour de bonnes raisons. D'ailleurs, l'extrême droite a flairé le bon coup et y a ouvert un bureau, virtuel évidemment. Tous les moyens sont bons pour eux.

Ah! Si seulement, ce parti n'était que virtuel. Là, ce serait une vraie bonne nouvelle...

C'est marrant les périodes électorales. Chacun redécouvre toute une partie de la population qu'il avait ignorée ou méprisée jusque-là. On va quand même pas refuser une alliance, même si elle semble contre-nature !

Aujourd'hui, l'UMP a organisé une rencontre étonnante... En effet, ils ont choisi d'approcher les « jeunes des quartiers populaires ». Rien que l'expression utilisée pour les qualifier prête à sourire... Ca change de « Kärcher » et « racailles », c'est sûr. Mais c'est plus long à dire...

La gauche aussi fait des découvertes incroyables. Elle fait de l'oeil aux protecteurs de l'environnement, aux gens vraiment à gauche et même à l'ennemi : le patron de droite ! Pas tous, certes. Les petits. Ceux qui seraient susceptibles de se laisser tenter par l'autre côté.

Même l'extrême droite accepte de recevoir Dieudonné, c'est dire !

On n'attend encore un geste d'Arlette Laguiller. Vous croyez qu'elle va faire des efforts, elle aussi ? Un geste vers Villepin ou Chirac, si leur ministre de l'Intérieur devient le seul et unique candidat de l'UMP malgré tous leurs effort ?

Ah non... C'est vrai... Même au deuxième tour de la présidentielle de 2002, elle avait refusé d'appeler à voter Chirac et donc contre Le Pen. C'est depuis ce jour-là que je ne la trouve plus aussi attachante, Arlette.

Non, je n'ai pas choisi de me lancer dans la littérature à l'eau de rose. Je ne prendrai pas avec vous le train qui vous emmènera loin de vos tracas ce week-end. C'est beaucoup moins agréable que ça puisque, cette fois, c'est un homme à l'histoire peu glorieuse qui m'inspire cet article.

J'imaginais donc Margaret Thatcher versant quelques larmes en apprenant la « triste » nouvelle : son ami, Pinochet, est mort. Elle qui l'avait accueilli quand la vieille Europe avait osé essayer de le retenir pour le juger...

Jusqu'au bout, il aura insulté le reste du monde d'ailleurs, en mourant avant d'avoir été jugé dans son pays et, de surcroît, un 10 décembre, journée mondiale des droits de l'Homme...